Papa Noël en overdose

Publié le par almanito

Depuis le temps qu'il nous le roucoulait dans le sirop d'anisette, le chanteur du coin, on avait fini par le croire, qu'il existait vraiment, le petit papa Noël.

Certes, on avait de grands peintres, de grands héros, de grands poètes, de grands résistants, sans parler de Pasqual Paoli, premier fondateur d'une démocratie en Europe, le "Babbu di a Patria". Mais! .... Nous tenions encore mieux puisque nous n'avions rien de moins, là, sous la main, en fait de papa Noël qu'un appeau- Léon, seul jugé digne entre tous d'attirer des ribambelles de touristes assoiffés d'épopées sanguinolentes, car selon le bel adage: "qui sème le vent récolte les pépètes".

Coup de chance: il fallait impérativement exploiter l'impérial filon, matraquer l'espace de son impétueuse grandeur, graver les cours, les avenues et les bâtiments de son auguste nom, nimber les quartiers de sa gloire, lui consacrer musées et promenades, le statufier, chapeauté de cornes, à tous les coins de rues, auréoler un carrefour au néon de sa léonine et très étincelante couronne. "C'est sûr, ça en jette" comme il dit, le péquin de passage toujours prêt à dégainer l'apn.

Puis comme on ne pouvait tout de même pas tout baptiser de son nom, aussi prestigieux fût-il, on songea à la famille, c'est si important, la famille, et dans le cas présent tellement commode: crèche Elisa, collège Laetizia, boulevard du roi Jérôme...sans oublier la mâââmmma, n'est-ce pas: boulevard Madame Mère, allez zou, il y en aura pour tout le monde.


Alors évidemment, ce fleuron de la ville à ramifié, non pas de surgeons d'oliviers - le contexte, admettons-le, ne s'y prêtant pas - ce phare éclairant le monde du Commerce a inspiré les marchands du temple. Salons de coiffure, échoppes, galeries, cinémas, théâtres, bars, restaurants, hôtels, tabacs, cliniques, supermarchés, même les pharmacies, tout est impérial et napoléonien, à croire que la potion de l'apothicaire en sera moins amère et qu'on ne risquera pas l'overdose. Parce que ça alors, ça serait vraiment Trafalgar et Waterloo réunis.

Eh oui, maintenant il vend de la bière, le petit caporal. Y a une justice, allez!

Eh oui, maintenant il vend de la bière, le petit caporal. Y a une justice, allez!

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C
Point trop n'en faut ! mais je trouve que ce Napoléon à toutes les sauces est délicieusement kitch. Et le kitch tu le sais m'attendrit... Belle soirée à toi.
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A
Je n'avais pas mon apn cet après midi, dommage: j'en ai vu un en carton planté dans le maquis, avec ses décorations en couleurs et saupoudré d'étoiles dorées! Je l'aurais rajouté rien que pour toi. Plus kitch tu meurs:))
J
Ton article m'a rappelé l'Autriche et la région de Salzbourg où l'on retrouve un Mozart à toutes les sauces.
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A
Une lectrice juste avant toi parle de cette gourmandise réputée appelée &quot;boules de Mozart&quot;<br /> Autant cela me fait rire, à la limite, que napo vende de la pacotille, autant je trouve cela triste quand il s'agit de Mozart. Il faut croire que beaucoup, marchands ou clients y trouvent leur bonheur...
M
Je viens de découvrir qu'il existe, à Vienne, une gourmandise réputée qui s'appelle &quot;les boules de Mozart&quot;.
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A
Je vois que décidément tu as de bonnes lectures le dimanche, jour du seigneur.<br /> Bravo Michèle.
M
ha tes mots tes mots comme tu sais nous tenir et nous faire revenir...alors merci , bon après midi Alma
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A
Pareil avec tes photos Mina;)<br /> Merci
J
Tu manies l'humour avec materai… J'aime beaucoup…<br /> Passe un très bon dimanche
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A
Merci Jackie, bon dimanche
L
ma parole, il est partout le petit caporal ! Ca nous en rappelle un autre tiens
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A
C'est fou la ressemblance j'ai pensé faire d'une pierre deux coups, d'ailleurs, mais attendons d'avoir tout vu...
J
D'accord! Beau texte, très drôle (etc...). Il en est de même partout, savez-vous! Les people qui vendent du café, ou n'importe quoi... Même le plus grand et célèbre alpiniste Rheinold Messner s'affiche sur toutes les autoroutes autrichiennes avec une bouteille de Stroh rhum (90°) à la main (panneaux de trois mètre de haut, silhouette découpée dans du bois stratifié. Il se vend, fait vendre. Le grand poète belge Jacques Izoard a édité un recueil dont le premier mot de chaque poème commence par cette phrase: &quot;Qui connaît...&quot; puis il ajoute un nom. Il fait ainsi la liste de tous les noms d'inconnus auxquels on a dédié une rue, une école, un quartier, une volée d'escaliers. Il m'a avoué avoir travaillé plus d'une année pour retrouver les raisons de l'intérêt porté à certains. Je ne mets pas le féminin car, étrangement, en Liège, rien n'est dédié aux femmes!!!
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A
Tiens, j'imagine le tollé si on affichait une pub d'alcool sur nos autoroutes!<br /> Oui, vous avez raison, tout est bon pour le sacro saint commerce et tout compte fait, je préfère voir la tronche du caporal sur la pacotilles vendue dans les bazars plutôt que celles des vrais héros ayant défendu de nobles causes.
C
Il est mis à toutes les sauces on dirait, et voila qu'il vend de la bière ...? Mais quelle idée !!! Bon si je comprends bien ... overdose du petit caporal !<br /> Très belle soirée Alma, bisous !<br /> Cathy
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A
Bonne soirée Cathy, merci
P
Un ton un peu sarcastique non ;-)<br /> Rooooooo tout ça pour ça, il serait donc tombé si bas §<br /> Mais vilaine que je suis, il n'y a pas de sot métier !<br /> Merci pour cet écris je les découvre toujours avec plaisir.<br /> Bonne soirée à toi
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A
Ben oui, il est reconverti dans l'alimentation, pépère. Y a pas de sot métier, tu as raison, il aurait dû faire bistrot au lieu de faire dictateur.
H
Décapant...place nette, donc !<br /> L'expression est juste ?<br /> Chacun appréciera...<br /> <br /> Place à l'expression de la diversité Corse, à la liberté d'expression, à la possibilité de cultiver et d'inventer la suite de l'histoire, hors des passages de rouleaux compresseurs : place à tes mots !<br /> Merci Alma<br /> Amitiés
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A
Je suis d'accord, tant qu'à mettre un &quot;grand&quot; homme à l'honneur, autant éviter les rouleaux compresseurs comme tu dis. Merci Hervé
E
Trop c'est trop... En même temps en Angleterre, le culte de la famille royale me fait bien sourire. Peut-être parce que c'est loin de l'hexagone, va savoir !
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A
C'est un peu la même chose, un matraquage qui rapporte. La différence, c'est que les britanniques aiment leurs souverains.
I
Si on appelle pas ça un &quot;bourrage de crane&quot; c'est que j'ai rien compris à cette ville :)<br /> Je n'irai pas plus loin ...
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A
C'est surtout un excellent filon commercial qu'on exploite au maximum. Les gens ne se posent pas de questions: ils aiment napoléon...parce que c'est napoléon.<br /> Mais pour beaucoup ici, c'est pas vraiment un héros;)
E
un billet plein d'esprit un peu amer... Napo et Tino, ben oui, ce sont vos gloires, on n'y peut rien, il faudrait que tu déniches dans l'histoire de votre ile de beauté une femme susceptible de faire vendre autant que ces grands hommes et que tu en fasses une promo d'enfer !
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A
Danièle Casanova, celle qui me vient tout de suite à l'esprit, mais pas &quot;vendeuse&quot;... eh oui, on en est là!
L
J'aime beaucoup le ton irrévérencieux, taquin, malicieux, de ton texte !
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A
:)) Merci Loïc, ça me fait plaisir que le ton t'ai amusé.
M
On croyait qu'elle s'était trompée, la Mamma, quand elle avait dit (dit-on) : pouvou que ça doure! Tu nous démontre joliment le contraire : ça doure..... Dur, dur....
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A
....et des tasses made in China!
A
Ce quelle n'avait peut-être pas prévu, la mamma, c'est qu'un jour il vendrait des sandwichs!